Tech Supreme Court, AI Edition – Laurent Kratz, CEO de NeoFacto : « L’IA est une révolution continue »

Nastassia Haux I 1:58 pm, 12th October

À l’approche de la Tech Supreme Court le 19 octobre prochain, nous avons eu l'occasion de discuter avec Laurent Kratz, CEO de NeoFacto, qui jouera le rôle du Procureur lors de cette nouvelle édition centrée sur l'intelligence artificielle (IA). Ce dernier nous partage son point de vue sur son engagement dans cet événement, les développements futurs dans le domaine de l’IA, et l'implication de NeoFacto dans l'IA pour répondre aux besoins du marché luxembourgeois.

 

TS : Quelle a été votre principale motivation à rejoindre cette nouvelle édition centrée sur l’IA ?

LK : « J’étais témoin sur l'édition précédente, qui était orientée Crypto, et j’ai assisté à l’excellent travail de Thierry Labro, qui lui, était procureur. Kamel m'a appelé pour reprendre ce rôle dans l'édition AI, et après quelques hésitations, j’ai rapidement été convaincu. Étant moi-même dans cette science-là et proposant ces services à mes clients, j’ai pensé que le fait de m'utiliser à contre-pied serait une bonne idée ! En tant que professionnel dans ce domaine, nous sommes constamment exposés aux objections et nous avons des réponses prêtes. Cependant, il est tout aussi important de se mettre à la place de ceux qui émettent des objections et d'explorer ces questions en profondeur. C’est ce que je compte faire, avec humour, bien sûr, l’objectif n'étant pas de déstabiliser les témoins, mais plutôt de susciter une réflexion approfondie, car il y a indéniablement de nombreux aspects à discuter. Il est important de reconnaître que la perfection n'est pas atteinte dans ce domaine en constante évolution. »

 

TS : Quelle est la pertinence d'un événement axé sur des technologies telles que l’IA, en particulier au Luxembourg, et pourquoi considérez-vous qu'il revêt une importance particulière ?

LK : « C'est une révolution continue et l'arrivée de technologies telles que Chat GPT marque un point d'inflexion significatif, qui s'est produit dans le domaine du grand public, tandis que les LLM existaient déjà et continuaient à s'améliorer. Il est important de noter que l'impact de cette innovation et de cette accélération, en particulier sur le plan social, diffère des précédentes. Cette fois, ce ne sont pas les ouvriers qui seront principalement touchés, mais bien les professionnels des secteurs tels que le droit et l'informatique. »

 

TS : Et selon vous, quels sont les développements futurs les plus prometteurs dans les domaines des IA ? Par exemple, l’IA dans les systèmes de santé.

LK : « Actuellement, l’IA semble un peu occultée par les LLM, dont ChatGTP, mais ce n’est qu’une partie de l’iceberg. Un exemple convaincant se trouve dans le domaine de la reconnaissance d'images, notamment dans la radiologie, où des avancées significatives ont déjà permis de détecter les signes précoces de maladies comme le cancer. Dans de telles applications, il y a peu de débat sur les avantages de l'IA. Au lieu de discuter principalement de la destruction d'emplois, le débat peut également s'étendre aux considérations environnementales, étant donné que l'IA peut être gourmande en énergie. Cependant, il est essentiel de souligner que le rapport risque-bénéfice reste très positif dans ces cas précis. Lors de la Tech Supreme Court, j’appuierai davantage mes arguments là où ce rapport risque-bénéfice n’est pas aussi évident. »

« Dans le contexte médical, AlphaFold, la suite d'AlphaGo, m'a impressionné. La comparaison de la consommation d'énergie est frappante : AlphaGo utilisait 50 kilowatts d'électricité pour jouer, tandis qu'un cerveau humain n'en nécessite que 25 à 100 watts. Cependant, AlphaGo a évolué pour devenir un élément essentiel du projet AlphaFold, qui se concentre sur la modélisation du repliement des protéines complexes sans recourir à des procédés chimiques, et a déjà obtenu des résultats impressionnants; je vous recommande vivement de découvrir AlphaFold. C'est la raison pour laquelle je participe à cette édition également, en réponse à votre première question. »

 

TS  : En tant que PDG de NeoFacto, comment cette entreprise s'engage-t-elle dans les domaines d’IA pour répondre aux besoins du marché luxembourgeois ?

LK : « NeoFacto a une solide tradition d'innovation et d'adaptation aux évolutions technologiques. Par le passé, nous avons été précurseurs dans le domaine du cloud, avec la création de la startup Jamendo, ainsi que dans le domaine de la cryptomonnaie, avec la création de Scorechain. De plus, notre implication dans le domaine de l’IA est démontrée par notre nombre croissant de références clients. Et récemment, nous avons développé une approche novatrice qui pourrait éventuellement donner naissance à une startup dédiée. »

« Cette approche concerne l’IA et les LLM (Large Language Models). Nous sommes conscients que notre secteur d'activité connaîtra des changements significatifs. Actuellement, nos développeurs exploitent déjà des outils tels que GitHub Copilot, qui facilite la programmation en temps réel avec l'aide de l’IA. De plus, en interne, nous avons élaboré un projet visant à réaliser une étude sémantique du logiciel de nos clients. Ce projet répond à un problème courant chez nos clients, à savoir la dette technique. Il s'agit de la situation où des logiciels sont développés pour répondre à des besoins spécifiques, mais au fil du temps, le personnel change, et il devient de plus en plus difficile de maintenir leur fonctionnement. La connaissance sémantique du logiciel installé est à la portée d’une IA. Notre projet, baptisé ERA, permet de prendre connaissance du logiciel existant, facilitant ainsi l'intégration de nouveaux développeurs au sein de l'équipe, en permettant de relever des incohérences entre le logiciel et le code du développeur, par exemple. »

« C'est là que réside notre force, et nous travaillons activement sur cette approche novatrice autour de ce projet, nommé ERA. Nous expliquons à nos clients que nous comprenons leur défi que représente cette dette technique, et nous croyons fermement que l'IA peut apporter une solution significative à cette problématique. »


Dans cette série spéciale Tech Supreme Court, retrouvez également les interviews exclusives de Viviane Reding, Mark D.ColeDjamila AouadaLeila Rebbouh et Maxime Derian.

Pour plus d'informations sur la Tech Supreme Court, rendez-vous sur notre page événement.



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