Les FinTechs luxembourgeoises étaient présentes en nombre au Digital Finance Summit 2021 qui s'est tenu la semaine dernière à Bruxelles. Une forte délégation de startups made in LU avait en effet fait le déplacement sous l'égide de la LHoFT pour présenter, pitcher, échanger et nouer des liens avec les 52 partenaires présents. C'est la société luxembourgeoise Neterium qui a remporté le Scale-Up Pitch Award décerné par un jury d'experts.

Cette année, le thème du DFS était "Sustaining the Economic Recovery". En ces temps de reconstruction et de réaménagement, face à la nécessité d'accélérer la digitalisation, comment la finance va-t-elle contribuer à la reprise post-covid ? Et comment peut-elle le faire de manière éco-responsable ? 

Plus de 100 speakers répartis entre les 4 étages consacrés à l'événement s'étaient vu confier la mission d'informer les participants sur les tendances et les projections en matière de finance, d'assurance, de régulation, sans oublier les solutions que la finance digitale et le paiement alternatif peuvent apporter au rétablissement de nos économies. 

Parmi ces conférenciers, Nadia Manzari, partenaire du cabinet Schiltz & Schiltz, a expliqué au public comment, sur base de l'expérience acquise auprès de la CSSF -  où elle a dirigé le département Innovation, Paiements, Infrastructures de Marchés et Gouvernance - elle aide aujourd'hui ses clients à naviguer entre les écueils législatifs, et en particulier comment établir un pont entre une offre technologique et les exigences réglementaires du secteur financier. Pour elle, les clés du succès en la matière sont la transparence et l'engagement d'un dialogue précoce avec le régulateur. Elle a également souligné la nécessité pour les deux parties de clarifier dès le départ leurs enjeux et attentes respectifs.

Frank Roessig, Digital Trust Solutions Lead chez Proximus Luxembourg, a quant à lui abordé les tendances en matière de consommation en ligne et a conclu en soulignant que l'avenir appartenait au multicanal, lui-même soutenu par deux facteurs essentiels: la commodité pour le client et la confiance qu'a celui-ci dans la sécurité des interactions avec ses fournisseurs.

C'est la startup luxembourgeoise Neterium, une société RegTech spécialisée dans le développement de solutions de conformité en matière de criminalité financière, qui a remporté le Scale-Up Pitch Award. "Nous aidons les institutions financières, mais aussi des plateformes, des entreprises technologiques, de grandes sociétés internationales, à améliorer leurs processus de KYC", nous explique Luc Meurant, CEO de Neterium. "Un événement comme le DFS nous offre la possibilité de rencontrer des partenaires potentiels mais aussi des gens qui vivent le même type d'expérience que nous, avec lesquels nous pouvons échanger sur des problématiques communes sans nécessairement être de la même industrie", confie-t-il.    

Pour Fabrice Sauvignon, fondateur et CEO de The Hokus Platform, une plateforme qui connecte les compagnies d'assurances à leurs distributeurs, les événements comme le DFS ont deux vertus: "d'une part toucher du doigt l'écosystème, découvrir les nouvelles solutions, voir quelles sont les tendances. D'autre part, participer à ce type d'événement nous donne l'occasion de communiquer autour de ce que nous faisons, de répéter notre message, de mieux nous faire comprendre". En novembre dernier, The Hokus Platform a reçu le prix de l'innovation lors de l'ACA Insurance Day 2021. "C'est un prix stratégique pour nous", déclare Fabrice Sauvignon, "parce que le centre névralgique de l'assurance vie des banques privées, c'est le Luxembourg. Recevoir la reconnaissance de ce secteur est la meilleure chose qui puisse nous arriver".

"Nous avons rejoint la LHoFT voici 3 ans", explique Frédéric Duquenne, Managing Partner de FundProcess. "Chez FundProcess, nous développons des environnements de codage destinés à être utilisés par les assets managers dans leurs propres systèmes d'information", nous raconte-t-il. "Nos solutions peuvent s'intégrer à d'autres cas de figure dans l'industrie des fonds - ManCo, private equity, etc. -  mais également intéresser d'autres acteurs de l'écosystème de la gestion de fonds comme les cabinets d'avocats", précise Moyra Bonjean, Business Development and Product Manager. "Notre participation au DFS21 s'articule autour de trois axes: identifier des partenaires, des clients et des investisseurs", reprend Frédéric Duquenne. "Il est important de prendre le pouls du marché et obtenir un retour de la part des professionnels sur nos solutions", ajoute-t-il.

Alessandra Guion, est General Manager de Fintech Belgium, association à l'origine du Digital Finance Summit de Bruxelles. "Le DFS, c'est de la mise en contact, du networking, des contenus sur les nouveautés du marché, la mise en lumière des ambitions digitales des acteurs traditionnels et un coup de projecteur sur les nouveaux acteurs à travers la European Pitch Battle", explique-elle.

Fondé voici 6 ans, l'événement a rapidement acquis une stature pan-européenne en établissant en particulier des liens étroits avec la LHoFT, le hub fintech luxembourgeois. "Nous avons organisé des événements conjoints avec Fintech Belgium", raconte Alex Panican, Head of Partnerships and Ecosystem de la LHoFT, "notamment lors de webinars impliquant les trois pays du Benelux ou encore à l'occasion de l'événement Money20/20, la plus grosse conférence sur les paiements en Europe".

"Cela s'inscrit de manière naturelle dans la nature même de la LHoFT", précise Alex Panican. "Nous sommes avant tout européens et avons vocation à aller vers les autres. Le Benelux est une première étape logique. Nous travaillons pour nos membres avant tout, nous cherchons à les exporter", poursuit-il. "De Singapour au Canada, nous faisons le tour de monde avec eux". 

Cette année, la LHoFT était présente en force au DFS de Bruxelles avec une délégation de 12 startups et une dizaine d'acteurs du secteur FinTech luxembourgeois.

Michaël Renotte