La Bourse de Luxembourg : Pionnière de la Finance Durable grâce aux Technologies Vertes

La Bourse de Luxembourg I 1:44 pm, 5th January

Les technologies vertes jouent un rôle vital dans la résolution des défis environnementaux mondiaux. Avec Laurent Pulinckx, CIO de la Bourse du Luxembourg, nous explorons comment cette institution est à l'avant-garde de la finance durable en utilisant la technologie pour favoriser la transparence, la sensibilisation et l'innovation, tout en réduisant son empreinte carbone pour contribuer aux objectifs environnementaux globaux. 


Les technologies vertes jouent un rôle essentiel dans la résolution des problèmes environnementaux. Quel lien voyez-vous entre les innovations en matière de technologies vertes et les objectifs de la finance durable ?


La finance durable est essentielle dans le financement des solutions aux enjeux sociaux et environnementaux actuels, puisqu’elle vise à rediriger les flux financiers vers des projets ou des modèles plus durables. Dans un contexte où le numérique occupe une place grandissante au sein des entreprises, passant d’une fonction de support il y quelques années à un moteur d’innovation aujourd’hui, la technologie est un outil indispensable pour atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD). La transition verte et la transition numérique ont d’ailleurs été identifiées par la Commission européenne comme des axes prioritaires dans les années à venir.

Pour les entreprises, la technologie agit ainsi comme un levier de développement, permettant à la fois d’améliorer les structures existantes afin de les rendre plus respectueuses de l’environnement, mais aussi de favoriser la création de nouveaux produits, services ou processus. On voit ainsi émerger de nouvelles tendances, comme la ‘Green IT’, qui revendique une utilisation plus efficiente des ressources informatiques.

A la Bourse de Luxembourg, la finance durable est au cœur de notre activité depuis des années, et le numérique nous permet de développer et d’améliorer nos services, afin de renforcer notre offre, mais aussi de nous adapter aux évolutions rapides du marché.


À mesure que la dépendance envers la technologie et l'informatique s'accroît dans diverses industries, comment la Bourse de Luxembourg met-elle en œuvre des initiatives spécifiques pour promouvoir la finance durable et favoriser l'intégration des technologies vertes dans ses pratiques financières ? 


En tant que bourse, notre mission première est de permettre aux émetteurs de divers produits financiers d’entrer en relation avec des investisseurs, ce qui est aujourd’hui un procédé totalement informatisé. La technologie n’est donc pas simplement un domaine d’intérêt pour nous, c’est véritablement le cœur de notre activité.

En 2016, nous avons créé le Luxembourg Green Exchange, LGX, la première plateforme au monde dédiée uniquement aux obligations durables, afin de promouvoir la finance durable et de contribuer à l'Accord de Paris sur le climat et aux ODD. La plateforme LGX permet aux émetteurs d’obligations durables d’avoir plus de visibilité auprès des investisseurs, mais aussi d’afficher une plus grande transparence. Aujourd'hui, LGX compte plus de 1 730 obligations durables, totalisant 918 milliards d'euros à travers le monde. Et tout cela est rendu possible par des infrastructures informatiques robustes et résilientes.

En interne aussi, nous mettons l'accent sur la sensibilisation de nos employés à une utilisation plus durable de la technologie. Nous avons récemment organisé un ‘digital clean-up day’ qui a permis de supprimer définitivement de nos systèmes plus de 440 000 documents, et donc de générer une économie d’émission évaluée à 4400 kg de CO2 soit l’équivalent de 20 000 kms parcourus en voiture.

Par ailleurs, le passage sur des technologies partagées, comme le cloud computing, permettent également des diminutions de la consommation électrique propre à l’infrastructure informatique d’une société telle que la bourse de Luxembourg 


Le Luxembourg Green Exchange est une plateforme pionnière pour les titres durables. Pourriez-vous nous expliquer comment le LGX contribue à rendre l'information plus transparente et accessible dans le cadre de la finance verte ?


Dans les années qui ont suivi le lancement de LGX, nous avons enrichi la plateforme de plusieurs services car nous considérons que notre rôle ne s’arrête pas à offrir de la visibilité aux émetteurs et une transparence accrue aux investisseurs. En 2020, nous avons lancé le LGX DataHub qui compile aujourd’hui des données sur plus de 12 000 obligations vertes, sociales et durables – y inclus SLB - cotées dans le monde entier, ce qui permet aux utilisateurs de comparer les différentes solutions plus facilement et de prendre des décisions éclairées qui correspondent à leur stratégie. Une partie de ces données est d’ailleurs désormais disponible sur la base de données des obligations durables de l'International Capital Market Association, ICMA, qui est entièrement alimentée par le LGX DataHub. Cette solution permet de réduire le déficit de transparence en objectivant les points de comparaison des différents projets.

Mais à côté de ce déficit de transparence, il est aussi nécessaire de réduire le déficit de connaissances. En effet, pour que la finance durable devienne la norme, il est important que les acteurs du secteur financier soient formés aux principes, normes, labels et réglementations de l'industrie, et cela passe avant tout par l’éducation du marché. La même année, nous avons ainsi lancé la LGX Academy qui propose des cours sur la finance durable, organisés par les experts de LGX.

Enfin, plus récemment, nous avons créé LGX Assistance Services, afin d’accompagner des émetteurs dans l’émission d’obligations durables, leur permettant ainsi de mieux comprendre quelles sont les meilleures pratiques de marché et de bénéficier des recommandations d’experts en la matière. 


Comment la Bourse de Luxembourg évalue-t-elle l'impact de ses initiatives en matière de finance durable sur l'industrie financière et sur des objectifs environnementaux et sociaux plus larges ?


Au-delà de notre rôle pionner dans la finance durable, nous intégrons une dimension de durabilité dans toutes nos activités, y compris dans nos initiatives internes, afin de rester cohérent avec nos objectifs. L'utilisation toujours plus soutenue des technologies modernes a un impact environnemental, notamment en termes d’émissions de CO2, et il est nécessaire de le prendre en compte et d’essayer de le limiter au niveau des infrastructures, de la conception des nouveaux produits, ainsi que des utilisateurs.

En 2022, nous avons redéfini nos objectifs de développement durable suivant trois grands axes : la transition climatique, l’éducation et l’égalité des genres. En matière de transition climatique, nos actions sont bien évidemment liées à notre utilisation du numérique. Nous cherchons à la fois à réduire l’impact environnemental de nos services, mais aussi de l’entreprise entière. 

Depuis 2019, nous mesurons notamment l’empreinte carbone liée à notre utilisation des outils numériques afin de l’intégrer au mieux à nos enjeux de performance environnementale. Nous encourageons d’ailleurs tous les fournisseurs de services à mettre en place des actions similaires afin de communiquer publiquement leurs émissions de CO2, ce qui va devenir un élément d’appréciation dans le choix de nos fournisseurs.


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