Digitalisation : Impacts et Contraintes

Techsense Team I 8:37 am, 9th November

La Bourse de Luxembourg (LuxSE) est la première institution financière d'importance à avoir choisi de migrer ses systèmes d'information vers le Cloud. Faisant œuvre de pionnier, LuxSE a élargi sa stratégie pour y inscrire les nouvelles attentes sociétales et environnementales qui se superposent au seul contexte de digitalisation. Thomas Kieffer, Head of Emerging Products Delivery chez LuxSE, nous fait part de ses observations à cet égard.


Le concept de digitalisation n’est pas nouveau. Néanmoins, il reste au cœur des préoccupations des entreprises. A-t-il évolué au fil des temps et en quoi consiste-il principalement aujourd’hui ? Et quels en sont les principaux enjeux ?

L’évolution de la signification du terme digitalisation est passé de la transition du papier à l’électronique vers une amélioration des processus accompagnés d’automatisations ; l’objectif restant de tendre vers plus d’efficience opérationnelle ainsi que d’accroitre la qualité, ceci avec une optique de permettre un meilleur time to market pour les entreprises. L’évolution des technologies sous-jacentes comme l’IA, la RPA et la DLT, sans oublier des approches agiles, permettent aujourd’hui d’atteindre ces objectifs.


Se pose alors la question des impacts de la décentralisation et de l’automatisation sur l’environnement et la société …

La question de savoir si nous tendons vers un alignement avec les objectifs de développement durable au niveau de l'entreprise voir au niveau sociétal doit se poser. En effet, la digitalisation entraine un accroissement de consommation de ressources informatiques, que ces soit pour le stockage des données, leur processing ainsi que par la nature de technologies distribuées comme la Blockchain. Tout comme le processus des entreprises, ces technologies tendent à s’améliorer en fonction de l’ampleur de leur démocratisation. Un exemple récent concerne le « Merge » récent d’Ethereum et le passage de l’algorithme de consensus du « Proof of Work » au « Proof of Stake » qui à permit une diminution d’un ratio de 100 de la consommation électrique de ce réseau. Concernant les enjeux sociaux, l’automatisation des tâches entraine aussi un changement dans les besoins en termes de compétences et, s’il n’est pas accompagné de la meilleure manière un risque sur l’employabilité des ressources.


Derrière tous les avantages de la digitalisation, comme l'optimisation des processus, l'automatisation ou encore la  décentralisation, quelles en sont les contraintes ?

Derrière ce qui semble être des contraintes, apparait souvent des opportunités. Si nous revenons sur l’automatisation des tâches, nous constatons que ce simple fait permet aux équipes de se focaliser sur des tâches à plus haute valeur ajoutée. C’est pourquoi, il est important de gérer ce changement de paradigme, de l’industrialisation humaine vers l’industrialisation informatique. Ceci en commençant par une gestion du changement accrue, par la formation des employés vers des nouveaux métiers où leur potentiel sera exploité pour des tâches plus hautement valorisés. Par ailleurs, les cursus scolaires devront être adaptés et devront se focaliser sur de nouvelles compétences, plus adaptées à ce nouveau cadre. Au sein de LuxSE, nous avons une approche de co-création avec les équipes métiers où nous leur permettons de monter directement en compétence en expérimentant et en leur donnant l’opportunité de mettre en pratique eux même les automatisations.


Pensez-vous que la balance digitalisation versus impacts sociétaux et environnementaux est équilibrée ou penche-t-elle plus d’un côté que de l’autre ?

La métaphore du balancier s’applique plutôt bien dans ce contexte. Même si l’équilibre est une notion relative, nous devons surtout nos concentrer sur l’amplitude des oscillations. Nous étions en premier lieu dans un positionnement à une extrémité, où la digitalisation et les technologies préliminaires très consommatrices devaient fonctionner en apportant des gains économiques et/ou qualitatifs à court terme, ceci sans tenir compte des impacts que cela pouvait avoir. Nous avons ensuite basculé vers l’autre extrémité où le focus est axé sur l’inclusion sociétale, l’optimisation environnementale et l’accessibilité des technologies. Mais ceci entraine en transition une limitation de la généralisation ainsi qu’un ralentissement de l’adoption. Le pseudo équilibre ou centrage, quant à lui, sera atteint quand nous aurons adressé la gestion du changement dans son intégralité, permettant non seulement une accélération des pratiques mais aussi une accélération de l’adoption.


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